En 1969, il est subitement devenu « Monsieur Jacques ». Et malheur à celui qui aurait encore osé l’appeler par son nom de famille ; Ségura ! C’est pourtant bien le même homme qui, 2 ans plus tôt, avait créé avec ses deux frères la marque éponyme. Mais un violent clash familial a mis fin à leur association, donnant dans la foulée naissance à la société Jacques S, plus connue sous le nom commercial de Furygan.

Concurrence fratricide

La furie, c’était semble-t-il déjà le surnom de cet ancien militaire passionné de moto, dont le régiment parachutiste avait pour emblème une panthère noire. Ne cherchez pas plus loin les origines du logo et du nom de l’équipementier, qui s’écrivait à l’origine avec un T à la fin. Allusion aux gants de cuir qui représentaient alors l’essentiel de sa fabrication.

Dès 1970 pourtant, « Furygant » lance son premier blouson : le GTO, en cuir noir bien entendu. 46 ans plus tard, la gamme en compte près d’une cinquantaine déclinée dans de multiples coloris. Tandis que dans l’univers de la vitesse et du sponsoring, des vedettes comme Giacomo Agostini ou Steve Baker ont désormais cédé la place à Johann Zarco, Alex Lowes et Michael Dunlop. Entre autres.

Rigoureux et déterminé, Monsieur Jacques a su adapter son entreprise à l’évolution des goûts et des technologies, accompagnant bon gré mal gré la montée en puissance des vêtements textiles produits en Asie, comme leurs concurrents. Jusqu’à l’arrivée de son fils David aux commandes de Furygan en 1995.

Paternalisme

Si la dernière des trois usines qu’a connue la société est toujours implantée à Nîmes (Gard), elle n’emploie plus qu’une quarantaine de personnes, l’assemblage des cuirs ayant lui aussi fini par être délocalisé en Tunisie. Mais parmi le personnel restant, beaucoup vouaient à un profond respect à Monsieur Jacques, qui venait encore régulièrement leur rendre visite. Preuve que par-delà son exigence et ses colères homériques, ce grand professionnel avait aussi de réelles qualités humaines.

Gageons même qu’au paradis des motards, il réfléchit encore à la meilleure façon de les protéger.

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