Note de service

Cet état d’esprit, de plus en plus fréquent dans la police, est confirmé par la note de service que nous nous sommes procurée. Datant de mai 2010, elle émane du sous-directeur régional de la circulation et de la sécurité routières de la préfecture de police de Paris, Olivier Paquette. Ce dernier explique par écrit aux fonctionnaires des services de police comment ils peuvent dresser des PV à la volée pour les infractions suivantes :

. Non-respect des interdistances de sécurité

. Excès de vitesse

. Non-respect des signalisations imposant l’arrêt

. Usage des voies réservées

Rendement

Il est clairement stipulé que les poursuites visées concernent la responsabilité pécuniaire du titulaire de la carte grise (propriétaire payeur, merci Monsieur Gayssot, ministre des Transports sous le gouvernement Jospin). L’audition postérieure est requise pour un éventuel retrait de points.

Mais le plus surprenant c’est que la note met en avant les avantages d’une telle procédure :

Rapidité

On y apprend notamment les conseils pour réussir à dresser une amende en un temps record, simplement en pré-remplissant les informations (lieu, date, nature de l’infraction). Le préposé n’a plus qu’à y inscrire l’immatriculation du contrevenant dès qu’il en croise un.

Confort

On découvre également que le remplissage du PV est dressé, non pas dans la voiture ou la selle de la moto, mais au commissariat, permettant ainsi d’améliorer le rendement.

Absence de contact

Et étant donné qu’il n’y a pas d’interpellation, il en résulte un gain de temps : « Bonjour, ceci est un contrôle de police... ». Et de ce fait, le fonctionnaire n’aura pas à passer en revue les différents fichiers de police…

L’auteur de la note de service insiste sur la mise en place de cette procédure spécifiquement pour les infractions suivantes :
. Circulation sur bande d’arrêt d’urgence,
. Non-respect des distances de sécurité, notamment pour les deux-roues sur le boulevard périphérique ou certaines voies rapides,
. Circulation dans les couloirs de bus,
. Circulation dans un couloir réservé aux cycles.

Abattage

Malheureusement, cette méthode de contrôle ressemble plus à de l’abattage qu’à une véritable politique de sécurité routière. Elle n’a aucune valeur pédagogique et présente le gros inconvénient de laisser naître l’incompréhension entre les conducteurs et la police. Cet état d’esprit permettra peut-être de remplir les caisses de l’État, mais en définitive, il ne tournera pas forcément à l’avantage de cette dernière.

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