Des modèles qui conviennent donc à toutes les bourses avec une constante : des prix bien plus attractifs qu’en France, de 20 à 50 % moins élevés…

L’Angleterre faisant partie de l’UE, on peut rapatrier son acquisition sans acquitter droits de douane ou TVA. Et il est simple d’obtenir la carte grise de collection auprès de la FFVE dès lors que la machine est trentenaire.

Pour les plus récentes, il faudra demander à l’importateur français (moyennant finances) l’indispensable certificat de conformité (modèles inférieurs à 100 ch uniquement). Ces différences tarifaires s’expliquent par un euro fort et par une crise économique plus dure en Grande-Bretagne. Mais aussi par un phénomène collection « rodé » qui a commencé une vingtaine d’années plus tôt que chez nous.
De plus, il est extrêmement bien soutenu par une presse de qualité, et la passion, qui reste le principal élément moteur. A contrario, dans l’Hexagone, on observe un véritable clivage entre les manifestations de province (Avignon, Elbeuf, Pecquencourt, Reims, etc.) où les bourses sont le fruit d’organisateurs talentueux mais avant tout eux-mêmes pratiquants ; et Paris, où l’obsession du profit se répercute hélas sur les prix, des stands jusqu’à la moindre petite pièce.
Or, pour qu’une bourse soit un succès, il faut que le public puisse y faire des affaires, c’est la règle de base ! Il ne vient pas y chercher l’épaisseur d’une moquette…

Une offre très riche
Le collectionneur de motos françaises (Terrot, Motobécane, Monet-Goyon, Ratier…) déplore à juste titre le manque de pièces refabriquées. Restaurer ou entretenir relève souvent du parcours du combattant. Dans les allées Stafford, dès les premiers mètres, on est interpellé par la richesse de l’offre. Sur le stand de « Bantam’s John », découvrir 8 vendeurs affairés comme des abeilles est déjà surprenant, même si la BSA Bantam fut un best-seller populaire. Mais il l’est encore plus de trouver à peu près toutes les pièces pour une Scott bicylindre 2-temps de 1920.
Certains diront que c’est normal, puisqu’il s’agit là du patrimoine britannique comme pour les BSA, Norton et Triumph de la fin des années 70. Mais l’on a aussi le bonheur de trouver au gré des allées des marchands spécialisés et hyperachalandés en pièces japonaises tels Yambits (Yamaha 2-temps), David Silver (Honda de 1960 à 1980), Crooks Classic Parts (Suzuki même période) ou encore Rick Brett (Kawasaki 2-temps) et Z Power (Kawasaki Z 900 et 1000) pour ne citer que les plus importants…

En France, seules des « icônes » telles la Kawasaki 750 H2 ou les premières Honda Twin et Four ont une timide représentation commerciale. En Angleterre, c’est un secteur économique à part entière générant quelques milliers d’emplois.

Artisanat de qualité. Y a-t-il plus de motocyclistes en Angleterre ? Même pas ! Et qui plus est les tracasseries administratives (MOT = contrôle technique) et Road Tax (ancienne vignette chez nous) ne les épargnent pas. Alors pourquoi ? Il faut chercher les explications du côté de la fiscalité moins pesante sur les petits artisans, et de la préservation d’un certain tissu industriel. Les Britanniques disposent de nombreux petits sous-traitants – auxquels la grande industrie ne fait plus appel – mais qui se sont adaptés en refabriquant toutes les pièces correspondant à la demande.
Le tout avec une qualité « made in UK » et non « made in China » .
En France, dans les années 70/80, on a bien vu se développer les Rocca, Elite Motor, Georges Martin, Winners et Godier-Genoud. Mais le seul à exister encore est Alain Genoud, lequel a sauvegardé son activité en la réorientant vers la niche des répliques « classiques ».
En revanche, les Norman Hyde, Spondon, Mick Hemmings sont toujours là. Voxan a été liquidé l’an dernier alors que Norton rentre en production. Et que Triumph vient de fêter sa 500 000e moto depuis sa renaissance…

Point d’orgue, la vente aux enchères

Le Classic Bike Show héberge à chaque édition la traditionnelle vente aux enchères Bonham’s. (lire encadré ci-contre). La vente d’avril comptait 450 lots parmi lesquels 53 machines youngtimers (années 1980). Des motos accessibles. Parmi les raretés, notons la présence d’une Brough Superior emportée pour 130 000 £ (148 500 euros) ainsi qu’une magnifique Pierce 688 cm3 4-cylindres en ligne de 1911 acquise 48 000 £ hors frais (55 000 euros) par Sammy Miller pour son musée.

- La prochaine édition du Classic Bike Show aura lieu les 6 & 7 Juin 2012
au Stafford County Show.

N’hésitez pas à vous y rendre avec un van car la tentation est forte, et les parkings gratuits et sûrs. Achetez vos billets à l’avance via Internet (pas de queue et moins cher) et n’oubliez pas que les transactions se font en espèces (hormis Bonham’s). Un conseil d’habitué pour finir, prenez une besace de chasseur (de pièces) et de bonnes chaussures de marche pour arpenter les enfilades de Norton, BSA et autres Triumph…

Publicité

Commentaire (1)

Infos en plus