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Charles Edmund Titch Allen à Alstonefield, juin 2005 Charles Edmund

Bientôt, des colonnes de correspondances se remplirent avec les souvenirs de ces jours et ces machines depuis longtemps disparues, et une idée commença à germer. L’une d’elle envisageait des rassemblements d’enthousiastes avec les mêmes préoccupations se retrouvant après la guerre pour raviver ces souvenirs, créant des évènements sportifs et des rassemblements sociaux, le tout basé sur un intérêt commun pour les motos d’un temps révolu. Bien sûr, beaucoup d’idées du genre restèrent, seulement des songes. Pour les amener à la réalité, il fallait un organisateur déterminé. Titch était cet homme.

Première réunion

Avec l’aide précieuse d’autres personnes restées chez eux en Grande-Bretagne, il commença la tâche difficile de mettre au clair ses idées et ses intentions alors qu’il était encore sous les drapeaux. De telle façon qu’en avril 1946, il a pu organiser une réunion dans la région de Surrey, en Angleterre, où chaque personne intéressée était invitée à se rendre.

Le temps était maussade ce jour-là et d’autres activités liées à l’industrie motocycliste – comme le lancement de l’importante Série B du fabricant Vincent HRD – ont menacé de drainer l’importante couverture journalistique vers d’autres cieux. Pas de souci, ils sont suffisamment à avoir voyagé vers l’événement motocycliste pour voir de quoi il en retournait, et les deux magazines Motor Cycle et Motor Cycling ont même envoyé des reporters pour couvrir l’événement. Il en résulta que 38 enthousiastes s’inscrirent au nouveau club, pour encourager l’utilisation et la préservation des motos à deux ou trois roues fabriquées avant 1931. Le club allait s’appeler le « Vintage Motor Club ». Titch Allen devint le premier rédacteur du magazine du club – un modeste trois feuillets tapé à la machine et ronéotypé.

Ce n’est qu’un début

Sans doute content de voir ses efforts récompensés de cette manière et confiant dans la croissance prochaine, il est peu probable que Titch ait pu imaginer qu’un jour que ses humbles débuts conduiraient au club large et respecté de plus de 16.000 membres qui trône aujourd’hui. Ni la croissance phénoménale de l’intérêt pour les motos anciennes, de différentes époques, qui s’est répandu par la suite dans le monde entier dans des périodes plus récentes et qui a créé dans son sillage, une industrie notable, produisant des pièces de rechange et des composants, pour aider les effort des ateliers à domicile d’innombrables supporters, bien au-delà des membres du Vintage Motor Club seul.

Bien sûr, le VMCC se devait d’être une organisation démocratique, avec son comité directeur élu et sa stratégie voulue par les souhaits de la majorité de ses membres. Ainsi, il serait irréaliste de penser que Titch et le club ont toujours été d’accord sur toutes les décisions prises pendant les dernières soixante-quatre années. Mais ses vues et opinions ont toujours été écoutées, appréciées et souvent on en a tenu compte.

Il a été bien justement appelé « Fondateur » Allen, en signe du respect dû à ce qu’il avait créé.

Toute une vie

Son intérêt et sa préoccupation pour le club qu’il avait fondé ne s’est jamais dissipé et ce n’est que seulement dans les toutes dernières années, quand son ouïe et sa vue ont fortement baissé, qu’il fut contraint d’adopter une attitude plus passive concernant les sujets du quotidien.
Même ainsi, Titch continua à contribuer de manière régulière au magazine du club. C’était un magicien avec un stylo !

Formé comme journaliste de quotidien dans les années 30, il a été capable de transformer cette expérience dans les années 50, 60 et 70 quand, comme représentant du syndicat d’accessoires pour la moto, il a voyagé largement et ainsi rencontré d’innombrables personnalités de la moto qui s’étaient distinguées dans les premières années du XXe siècle. Ses nombreux articles dans la presse nous ont laissé une source riche de connaissances et d’informations, beaucoup des savoirs auraient été perdus s’il n’avait pas écrit dans sa langue facilement lisible.

En particulier, ses sujets sur Norton, Velocette, Morgan, dans la revue Motorcycle Sport sont des classiques du genre. Son amour pour Brough-Superior et Scott. Ses activités sportives sur des motos anciennes, sur route et sur l’herbe. Ces innombrables exemples de la complète imprégnation de cet homme unique dans son sujet pendant toute sa longue vie ont été récompensés par la nation, en 2004, quand il a reçu la distinction OBE (Ordre de l’Empire britannique) pour ses services rendus à l’héritage de la moto.

Le Conte du fondateur

Titch était une personne facile d’accès – quelque chose que j’ai appris de première main lors de mes années au centre VMCC et plus tard, au Old Bike Mart (marché des motos anciennes, NdT) – un conseil avisé toujours donné de bon cœur. Il y a tant en plus à écrire, mais il n’y pas assez de place ici pour le faire. Heureusement, en 2007, le grand club qu’il a fondé a publié son autobiographie « Le Conte du fondateur ». C’est une lecture prenante, d’une vie avec ses virages et ses tournants, et aussi d’une vie de motocycliste et un hommage à celui dont les efforts ne seront jamais oubliés.

Ken Hallworth
Président (1988-1989) du Vintage Motor Cycle Club / Fondateur Old Bike Mart – mars 2010.
Traduction Mark Rubenstein, avec l’aide de George Largis.

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