Pour Nicolaï Krasnikov, six fois consécutivement champion du monde, est en tête du classement avant cette dernière épreuve, mais il ne compte que huit points d’avance sur Daniil Ivanof . Quant à Igor Kononov et Dimitri Khomitsevich, ils sont eux à treize longueurs. La tension est palpable dans le petit paddock et ça ne rigole pas du tout sous les tentes russes.

Pour tous, la question avant la première manche de samedi est simple : Nicolaï Krasnikov réussira-t-il à empocher son septième titre ? Avec deux manches où le vainqueur empoche 25 points à chaque fois, rien n’est moins sûr ! Dans le paddock en tout cas, ça mécanique fort et chaque détail de la moto ou de l’équipement est soigné.

Une ambiance de fête

Plus de 6.500 spectateurs se massent le long des tribunes de l’Aréna. Bon nombre, dont une partie des Français venus de Marmande, n’ont pas trouvé de places et ils arborent des petits panneaux à la recherche de tickets. L’entrée est chère, presque 50 euros par jour, mais les gens n’ont pas hésité à faire le déplacement depuis l’Autriche, la Suède, la Russie, la Hollande…

À l’intérieur, les festivités commencent par une parade de musiciens en tenue bavaroise, suivie par des enfants aux couleurs des nations représentées et les pilotes. La musique bien sûr est la même que l’on écoute lors de la fête de la bière à Munich (!!!). De toute part, les spectateurs agitent des drapeaux nationaux, mais le fan-club le plus impressionnant et le plus bruyant est celui de Franz Zorn, le bouillant pilote autrichien. Sur le circuit depuis 17 ans, Franz est actuellement 11e au classement général, mais il est décidé à grappiller au moins deux places, ici à Inzell, pour être le premier pilote « non russe » au classement.

Lorsque les pilotes de la première manche des 20 séries sont au départ, c’est l’ébullition dans la foule et la vague de ola s’enclenche sans que l’on sache vraiment d’où elle est partie. Les pilotes, eux, roulent à plus de 100 km/h sur la glace et ce n’est certainement pas dans le virage qu’ils coupent les gaz (il n’y a pas de freins sur les motos, voir encadré technique). C’est tout simplement incroyable de voir les angles qu’ils prennent et même si on sait qu’il y a des clous, on a du mal à concevoir que l’on puisse pencher autant.

Les affrontements à l’entrée des virages sont virils, au sens propre comme au sens figuré. Par la suite, c’est une succession de courses où 4 pilotes s’affrontent. Le premier aura 3 points, le deuxième 2 points et le troisième 1 point. Après 20 séries où chaque pilote affronte tous les autres, ce seront quatre finales (D, C, B, et A) qui décideront du classement final de la journée.

Nicolaï Krasnikov et les pilotes russes au-dessus du lot

À l’arrivée de chacune de ses séries, Franz fait des weelings de fou comme pour en remettre une couche à ce magnifique spectacle. Naturellement ses fans sont comblés. Il arrive même à remporter une série, à bien se placer dans les autres et fera partie de la finale B des deux journées. Mais les pilotes russes sont impressionnants d’efficacité. Au départ ou lors de l’entrée en virage, là où la hargne, la promptitude et la technique font la différence, on comprend mieux pourquoi ils sont meilleurs que les autres pilotes européens.

Nicolaï Krasnikov, par exemple, ne fait pas du tout cirer l’embrayage au départ : il lâche le levier et met gaz à fond ! Quant à l’entrée du premier virage, il n’hésite pas à balancer sa Jawa de toutes ses forces dans le moindre espace que l’adversaire lui aura laissé. Ses trajectoires sont d’une précision invraisemblable, y compris lorsque la glace se dégrade. Même avec un compas à la main on aurait du mal à faire aussi bien ! Il gagnera haut la main les deux finales d’Inzell, décrochant ainsi son septième titre consécutif. « Il est le plus titré, mais aussi le plus grand champion de tous les temps », nous avouera Jörgen L. Jensen, le président du jury FIM, ici à Inzell.

Quant à notre Franz Zorn, il gagnera son pari : avec une sixième place le samedi et une septième le dimanche, il réussit à dépasser au classement son compatriote Harald Simon et le Suédois Stefan Svensson ! Il sera premier pilote « non russe » et neuvième du championnat 2011. Quant aux autres pilotes russes, ils se placent tous derrière Krasnikov, obtenant ainsi les huit premières places au championnat. Qui dit mieux ?


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