Essai

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Can-Am Spyder ST : à bord Can-Am Spyder ST : carénage Can-Am Spyder ST : coffre Can-Am Spyder ST :  version « sport plus »

Trois modèles en 5 ans, on peut dire que chez BRP, on ne chôme pas. Et que la firme canadienne (qui fabrique aussi des motoneiges, des scooters des mers, des quads et possède les moteurs Rotax et Evinrude, entre autres) prend sa gamme « route » très au sérieux. Elle n’a d’ailleurs pas franchement tort, compte tenu du succès ce singulier engin à travers le monde, et particulièrement en France, où le Spyder réalise ses meilleurs scores européens. Jusque-là, l’amateur prêt à se lancer sur un Can-Am devait choisir entre sport (le RS) ou grand-tourisme (le RT), deux extrêmes séparés par un fossé aujourd’hui comblé par le ST, pour Sport Touring.

Présentation.
Le ST se rapproche plus d’un RS dans sa définition technique. Il en partage la voie avant (largeur, géométrie), tout le bâti arrière, ainsi que l’ensemble moteur-transmission. Mais le ST s’équipe d’un élégant carénage avant, bien moins volumineux que sur le RT, doté d’une bulle réglable (manuellement) sur 10 cm, et de déflecteurs en plexi autour des rétroviseurs. La position est aussi revue dans le sens du confort de roulage. Les repose-pieds sont ainsi avancés de 12 cm, le guidon reculé de 10 et relevé de 8 cm. Une fois en selle (dont la mousse est plus dense que sur les anciens modèles), cette nouvelle position, comparée à celle du RS, s’avère parfaite pour abattre des bornes au rythme du bicylindre Rotax ! Bien évidemment, ce modèle inédit garde le coffre avant de 44 litres, bien pratique au quotidien.

Let’s go !
Dès la mise en route, le gros twin fait entendre sa voix au travers du nouvel échappement et gronde sous les carénages, miam... Une pichenette sur la palette de sélection au commodo gauche induit un « clac » sonore qui alerte du passage en première. Doucement, et à l’injonction du poignet droit sur la commande de gaz « ride by wire » super-molle (trop !), le Can-Am s’élance sur les larges avenues de la banlieue de Washington (USA). Il faut vite prendre la « chose » en main : malgré une position de moto, ce 3-roues impose une conduite très particulière ; quand on tourne, le corps part
à l’opposé du virage ! Il faut donc accompagner le Spyder en « rentrant » le corps à l’intérieur de la courbe, façon pilote de motoGP, même à 15 km/h !

Les longues artères sans vie de National Harbor avalées, on attaque les petites routes de la campagne du Maryland. On tire les rapports, les virages s’accentuent et le Spyder ST dévoile sa nature pour le moins particulière. Le nouveau châssis, renforcé au niveau des ancrages de triangles de train avant, et les montes pneumatiques de 15 pouces (au lieu de 14 auparavant) assurent en effet un guidage digne d’une voiture de sport, tandis que le twin envoie ses 100 chevaux par l’entremise d’une boîte séquentielle courte et bien étagée, mais aux passages des vitesses entachés d’à-coups qui coupent l’élan à chaque montée de rapport. Après une heure au guidon de ce singulier engin, on commence à l’avoir bien en main. L’attaque est de sortie, et avec elle, les nombreuses assistances...

Antipatinage, contrôle de stabilité, ABS s’unissent de concert pour entraver vos velléités de pilote de rallye ! Bien dans l’absolu (personne n’a vraiment envie de mettre la cabane sur le chien...) mais trop intrusif pour les amateurs de glisse et autres contre-braquages. Mais au final, les « plus » remportent la mise face aux « moins », le Spyder ST étant aussi étonnant à rouler sur petites routes que plaisant à emmener sur autoroutes. C’est d’ailleurs lors du retour par l’une de ces « highways », aussi rectiligne que la justice américaine, que nous avons pu juger de la protection efficace de l’en- semble du carénage avant et de la bulle, digne d’une très bonne GT genre Honda Pan European, par exemple.

Verdict.
Rigolo ! Un « Spyder » distille des sensations qu’aucun autre engin roulant ne peut procurer. Et comme en plus de son originalité il propose confort, protection et bonnes aptitudes au duo (ce qui est clairement le cas de ce modèle ST), il serait dommage de passer à côté de cette délicieuse expérience.

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