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Course d’endurance : brassard d’identité Course d’endurance : chacun sa couleur Moto tour 2008 : le brassard est déjà au bras

Cependant, comme elle y tient mordicus, la Sécurité Routière utilise son partenariat avec le DDMT à sa manière. Ainsi, peut-on lire sur son site :

« Lors de la conférence de presse du Dark Dog Moto Tour qui s’est déroulée le mercredi 15 février, Marc Fontan, organisateur de l’épreuve, a annoncé plusieurs mesures visant à améliorer la sécurité des 200 concurrents attendus cette année :
- obligation du port de brassards rétro-réfléchissants (devançant ainsi l’obligation effective au 1er janvier 2013)
- baisse des pénalités de retard
- baisse des moyennes imposées
- contrôle renforcé des règles relatives à la conformité technique des motos engagées.

Le délégué Jean-Luc Nevache remettra, à Toulon le 14 octobre prochain, un Trophée de la Sécurité routière au concurrent le plus exemplaire. »

Cette formulation occulte certains aspects du dossier :
- le Moto Tour généralise le port du brassard fluo depuis 2008. En Endurance aussi, on peut avoir recours à la rétro-réflexion. La raison ? De nuit, il est plus facile de repérer un pilote ayant chuté. Quand on le cherche en dirigeant vers lui un projecteur, une lampe-torche, la rétro-réflexion joue son rôle. Dans la circulation, les phares de voiture n’ont pas cette précision, et elle devient inutile.
- L’organisation du DDMT a rendu le brassard obligatoire de jour comme de nuit parce que, les pilotes partant très tôt le matin (de nuit donc), il est plus commode de leur faire porter le brassard tout le temps. Mais de jour, le brassard n’a pas d’utilité.
- Le brassard, en compétition, sert aussi à identifier la catégorie dans laquelle court le pilote.
- En compétition (sur route fermée), les pilotes sont dans des conditions de roulage extrêmes. Ils prennent, par définition, beaucoup plus de risques qu’en condition de circulation classique.

Un partenariat, sinon rien…

« Ça n’empêche pas de rouler, mais peut-être que ca va contribuer à assurer l’avenir du rallye… Qui sait ? », s’interroge, laconique, un représentant de la Sécurité Routière. Quel est l’enjeu, pour le Moto Tour, d’être partenaire de la Sécurité Routière ? Son existence même, tout simplement… Pour traverser la France sur ses voies nationales, départementales et communales, le DDMT doit obtenir près de 2.000 autorisations.

Ministère de l’Intérieur

Il a notamment besoin de celle du ministère de l’Intérieur, qui relaie ensuite vers chaque préfecture départementale. Inutile de préciser que le ministère de tutelle de la Sécurité Routière n’est pas des plus prompts à tolérer une épreuve sportive dans laquelle des fous du guidons se mesurent sur la route. Aussi populaire soit-elle… Alors, les organisateurs doivent faire profil bas. Sinon, l’épreuve sera interdite.

Verdict : récupération politique

En 2008, personne n’avait trouvé problème à ce que les pilotes du Moto Tour portent un brassard rétro-réfléchissant. En 2012, la situation est différente car, en janvier, le Premier ministre a signé un décret rendant obligatoire le port d’un brassard rétro-réfléchissant pour tous les motards en circulation.

La mesure passe mal chez les conducteurs. Du coup, la Sécurité Routière ressent le besoin de la légitimer par cette récupération de l’utilisation dans une compétition sportive. Raté : la pilule ne passe pas mieux pour autant.

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