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FB : Mets-tu en cause la nouvelle Yamaha R1 ?
CG : Non, évidemment. Avec une machine identique, Sébastien GIMBERT a pulvérisé le record du tour lors des 24 H du Mans. Avec sa moto du championnat de France, il bat records sur records.

FB : Le GMT a-t-il encore sa place en WSBK ? L’objectif n’est il pas trop ambitieux compte tenu de vos moyens ?
CG : Si nous avions réédité les performances de l’an passé, nous n’aurions pas raté une seule super pôle. Il y a plus de bonnes motos cette année, mais à l’exception de l’extra terrestre Ben Spies, le niveau n’a pas augmenté. Nous sommes frustrés par cette situation. Nous avons largement prouvé dans le passé que nous avons notre place dans ce championnat.

FB : Pourquoi avoir conservé David Checa ?
CG : Grâce à David nous avons de belles performances en championnat du monde. Pour rappel, il a réalisé des premières lignes en mondial Supersport. Il a marqué de nombreux points. C’est grâce à lui que nous avons figuré dans le top 10 avec un seul pilote dans le team. Nous n’avons pas de podiums, mais de belles quatrièmes ou cinquièmes places…

FB : Mais pas en WSBK !
CG : Septième sur la grille de Magny-Cours l’an passé ! Onzièmes et douzièmes (avec Gimbert) en Australie, à 21 secondes de Troy Bayliss, vainqueur de l’épreuve. Sixième temps pour Gimbert en Allemagne après la deuxième séance de qualifications. Nous avons fait de très belles choses en SBK. Nous sommes stoppés dans notre élan. Je ne sais pas. Nous cherchons.

FB : Pourquoi ne pas avoir un deuxième pilote ?
CG : Cela s’est joué à rien. Jean-Claude Olivier (le boss de Yamaha France) avait signé un contrat pour engager Sylvain Guintoli. Tout était réglé. Avec Sylvain nous disposions de plus de matériel. Avec son nom, nous avions des supports qui nous étaient refusés pour d’autres. Sylvain qui était demandeur au départ n’a ensuite plus donné de nouvelles. J’ai appris par la presse qu’il avait signé en championnat anglais.

FB : Pourquoi ne pas avoir pris Régis Laconi ? Quand on voit ce qu’il a fait avec la Ducati, tu as du avoir des regrets ?
CG : Bien sûr que nous avons des regrets. Mais le contrat avec Yamaha était directement lié à Sylvain Guintoli. Lorsque Sylvain a signé en BSB, la crise économique était déjà une menace. Pour nous, c’était un très mauvais coup. Il n’était donc plus question d’investir en Superbike. Même avec Régis. Jean-Claude Olivier en a été sincèrement désolé. Il le regrette autant que moi. Mais il a eu raison.

FB : Pourquoi dis-tu qu’il a eu raison ? Étonnant, non ?
CG : Une crise économique, ce sont d’abord des gens qui vont souffrir. Des chômeurs supplémentaires. La course n’a de sens que si elle sert à tous. Jean-Claude Olivier a eu raison de penser à son entreprise et aux gens qui la composent avant nos préoccupations.

FB : Dans ce cas, pourquoi avoir choisi d’aller quand même en WSBK ?
CG : J’avais déjà signé mon contrat avec le promoteur. Bien sûr qu’il aurait été facile de reculer. Mais je préfère accepter l’échec que l’abandon. Je n’aurais jamais envisagé de rompre un engagement.
Bien sûr, l’arrivée d’un top pilote aurait permis d’obtenir plus de matériel et de nombreux avantages. Mais nous devrions être plus compétitifs quand même.

FB : J’ai lu une interview de Massimo Méregalli (le team manager de Yamaha Italia). Il cherche à aider une équipe pour le Mondial SBK. Pourquoi ne pense-t-il pas à vous ?
CG : J’ai également lu ce communiqué. Mais je te rassure, il a bien pensé à nous. Nous avons même été accueillis chaleureusement à son usine. Mais Massimo sait que nous n’avons pas le budget pour acheter ou louer ses motos. Cette solution serait évidemment idéale mais inenvisageable pour nous. En attendant, il fait ce qu’il peut pour nous aider. Nous avons bénéficié de nombreux conseils techniques et même de certaines pièces.

FB : Mais alors de quoi sera fait l’année prochaine ?
CG : De course moto ! C’est promis. En période de crise, on prend des mesures, on souffre, nous comme les autres, mais supprimer la course serait terrible. On ne peut pas couper les rêves, anéantir les ambitions, briser les espoirs de vivre passionnément.

FB : Vous serez encore présents en Mondial Superbike ?
CG : Je ne peux pas répondre encore à cette question. La saison n’est pas terminée. Tout peut rebondir sur une belle performance.

FB : Mais s’il n’y en a pas ?
CG : Si nous étions 25e en roulant plus vite que l’an passé, oui, je me poserais la question de rester ou non. Ce n’est pas le cas. Il est clair que de rester l’an prochain parait difficile. Je ne vois pas comment m’engager sur la saison entière. Nous savions qu’il fallait être dans le top 10 pour continuer l’aventure. Peut-être devrons nous recommencer comme nous l’avons fait en 2005, en nous engageant d’abord en wild card sur quelques épreuves, le temps de retrouver la compétitivité.

FB : Pourquoi ne pas retourner en Mondial Supersport ?
CG : J’ai probablement fait l’erreur de quitter la catégorie au moment ou nous étions en pleine progression. Nous y avons marqué beaucoup de points, réalisé de très belles courses. Souvent le podium n’était pas loin. David Checa ou Sébastien Gimbert ont pu s’offrir des bagarres avec les champions de la catégorie. Oui, je peux tout à fait envisager de revenir en Mondial Supersport pour rebondir et revenir ensuite en WSBK.

FB : Que penses-tu du Moto2 ?
CG : Les GP me font rêver bien sûr. C’est l’histoire de la moto. Peut-être m’y investirai-je un jour. Mais ma culture, ma passion, sont aujourd’hui orientés vers le SBK.

FB : Quand connaîtras-tu ton programme ?
CG : Je ne sais pas. Nous sommes face à une crise économique qui perturbe tout le monde. Je ne me vois pas lancer des demandes de budgets auprès d’entreprises qui doivent licencier du personnel. Cela me paraîtrait indécent. En attendant je préfère œuvrer dans notre domaine de compétences (c’est-à-dire l’Endurance) et concernant mes ambitions de toujours, il faut accepter de courber l’échine le temps que la tempête s’essouffle. Mais cela ne durera qu’un temps. Je l’espère pour nous comme pour tous les autres.

FB : Est-ce que tout cela n’est pas difficile à vivre ?
CG : Depuis mes débuts, je dois composer avec les années difficiles. Beaucoup ont tendance à l’oublier car les victoires font toujours oublier les échecs.
Et après une victoire, on croit qu’on est invincible. Mais j’ai toujours été conscient que nous avons plus d’échecs que de victoires. Je ne suis pas Valentino Rossi. Juste quelqu’un de déterminé, de travailleur, de patient, qui sait que notre équipe gagnera encore. Nous sommes tous condamnés à réussir. Dans tous les domaines.
Travailler avec les jeunes, participer au championnat national, nous impliquer dans la vie citoyenne, fait partie de notre mission car il s’agit là des valeurs essentielles que nous avons à communiquer. Je ne pense pas que notre parcours puisse démontrer quoi que ce soit d’autre.

Francis Boutet (Bike70.com)

Passionné de moto de compétition anciennes et modernes, Francis suit de très près les exploits du GMT 94. Il anime (entres autres) le site Bike70.com

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