Essai

Les machines Bimota ont marqué l’histoire de la moto italienne haut de gamme. Et la petite DB6 Delirio ne déroge pas à la tradition du « cousu main ». Ici, pas de pièces en alu moulé, signes d’une vulgaire fabrication en série, mais du « taillé dans la masse ». Et le plus beau vous saute vite aux yeux : le Traliccio Composito, ce bras oscillant mêlant treillis tubulaire et platines en aluminium. Ma-gni-fique !

Contact, le démarreur effleuré, le « Desmodue » donne de la voix. Un son grave, dont les ondes pulsatoires courent le long du cadre au rythme du calage à 90 °. La selle n’étant pas bien vaste, les grands mettront un peu de temps à trouver leur place. Si en plus ils habitent en ville, ils n’ont pas fini de galérer : la Bimota ne braque pas, mais alors pas du tout !
Rajoutez l’embrayage à sec et le martèlement des grosses gamelles, et vous comprendrez que la ville n’est pas faite pour la Delirio… ou l’inverse. Du coup, on a chargé la Bimot’ dans la camionnette Moto Mag, qui descendait dans le sud : direction le Vercors pour l’Italienne !

Les routes viroleuses, un terrain bien plus apprécié par la Delirio. Bien campée sur ses suspensions de qualité et dotée d’un équilibre neutre, la belle trace sur la trajectoire imposée. Son train avant, équipé d’une énorme fourche Marzocchi de 50 mm, suit le cap dicté au guidon avec une précision millimétrique. L’amorti hydraulique (en réglage de base) apporte toute satisfaction, quel que soit l’état de ce qui passe sous son Continental Race Attack juste rodé.

Le contrôle arrière, lui aussi, se montre exemplaire, l’amortisseur de marque Extreme Tech (qui connaît ?) n’ayant rien à envier aux Öhlins et autres WP… Quant au freinage Brembo (monté sur beaucoup de machines de ce calibre), il est toujours efficace et plaisant à doser.
Vivacité et facilité permettent d’exploiter le couple du twin de 1078 cm3 au gré des sorties de courbes sans trop se poser de questions. La DB6 se place comme un très bon roadster sportif, à l’image d’une 1050 Speed Triple, par exemple. Mais, et c’est peut-être là le point critiquable de cette Bimota, elle n’apporte rien de déterminant dans le petit (mais turbulent) monde du roadster sport.

Verdict. 19.990 euros… Tout (ou presque) est dit. Toutefois, il faut placer ce tarif non pas en regard des prestations de la moto, mais de sa qualité de fabrication, des composants utilisés et de son côté « fait main ». Posséder une Bimota n’a jamais répondu au moindre critère objectif, ni rationnel… C’est une Bimota, un point c’est tout, et le simple fait d’en posséder une n’a pas de prix…

Avec la participation de Sinley Semelin

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