Comme cela arrive de temps à autre, la mairie de Paris nous a invités en notre qualité de journaliste à assister à une « opération de lutte contre les nuisances sonores » ce matin du 4 mars 2019 dans le 19e arrondissement parisien. Sur place, une grappe de journalistes fait face à une grappe d’ASP (Agents de Surveillance de Paris). Entre les deux un jeune homme, pas 30 ans, ne quitte ni son sourire ni son portable qu’il a fixé à l’oreille. Le vent, inhabituellement violent en ce petit matin d’hiver, lui empêche sans doute de bien entendre. Ce même vent a sans doute également incité nombre d’utilisateurs de 2-roues à se rabattre sur un autre moyen de transport. Enfin le souffle de ce vent ne risque-t-il pas de fausser les mesures des échappements effectués au sonomètre devant le crépitement des flashs des journalistes. D’ailleurs de sonomètre, il n’y en a point. On attend qu’ils arrivent. On attendra en vain.

Le torchon continue de brûler
Attendant donc que l’opération débute, nous échangeons quelques mots avec certains ASP présents qui nous confient la situation ubuesque dans laquelle ils se trouvent. « Contrairement aux agents qui sont passés sous l’autorité de la mairie, le matériel est resté sous celle de la préfecture. En tant qu’ASP, nous sommes habilités à relever les infractions en matière de nuisances sonores mais nous n’avons pas le matériel pour cela. C’est pourquoi nous devons travailler en binôme avec la police nationale sur ce genre d’opération ». Police nationale qui ne pointera pas le bout de son nez ce matin, sans que nous sachions pourquoi. Est-ce la crainte du vent ou la tentation de la blagounette à l’attention des services nouvellement placés sous l’autorité d’Anne Hidalgo ? De retour à la rédaction, nous avons appelé le service de presse de la préfecture de police pour en savoir plus sur les procédures en la matière. Réponse limpide et expéditive : « Merci de vous rapprocher de la mairie de Paris ».

Pas de contrevenant à l’horizon
Cette première opération de communication autour de la lutte contre les nuisances sonores s’est donc soldée par un échec. Christophe Najdovski, adjoint à la Maire de Paris en charge des transports, des déplacements, de la voirie et de l’espace public ne s’est même pas déplacé alors qu’il ne boude habituellement pas son plaisir lorsqu’il s’agit de tancer les 2-roues. Quant aux pauvres ASP, aussi frigorifiés que bredouilles, ils sont repartis avec la ferme intention de contrôler les voies de bus et les éventuels contrevenants qui y circuleraient. En vain du fait d’une circulation particulièrement fluide ce matin. Il y a des jours avec et d’autres sans.

 

MAJ
Ce même 4 mars, la préfecture de police de Paris publiait sur son compte twitter une photo de sa propre action. Pied de nez ou volonté de communication désintéressée ?

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