Autre préjugé qui s’écroule : l’accidentologie des scoot n’est pas plus élevée que celui des motos. Denis Redon, Mr moto national, rappelle pour 2006 le chiffre de 1 112 sinistres scooter contre 7 812 sinistres moto. Toutefois, une formation adaptée paraît indispensable, « c’est du reste ce que réclame spontanément nos assurés », précise Christelle Bertrand.
Le futur aménagement du permis qui entrera en vigueur en 2009 et qui prévoit trois heures obligatoires de conduite de deux-roues est donc une mesure bien accueillie mais qui s’avère insuffisante pour Marc Rouillon de l’AFDM (association de formation des motards). « Cela fait déjà plusieurs années que nous avons mis en place un module de sensibilisation à la conduite du deux-roues, mais nous estimons qu’une dizaine d’heures représente un minimum pour comprendre et maîtriser le comportement d’un scooter ou d’une 125 cm3 ».
Luc Forestier (CNPA) estime pour sa part que la catégorie 125 devrait être revue à la hausse, un peu comme en Italie avec les 150 cm3, « une augmentation de cylindrée permettrait une conduite plus apaisée grâce à un meilleur ratio poids/puissance, alors qu’en 125 on est quasiment toujours à fond ».Mais c’est peut-être Henri de Vogue (FFMC) qui détient le mot de la fin : « Si les aspects de danger et d’accident sont bien réels il ne faut pas pour autant occulter la notion de plaisir qui intervient pour une large part dans la conduite d’un deux-roues et qui fidélise d’autant mieux leurs usagers ».
Forum FFMC du Mondial : 125 cm3/scooter et l’émergence de « nouveaux motards »
Forum FFMC du Mondial 2007 :
Les difficultés de transports dûs à une politique d’urbanisme qui chasse les habitants vers la périphérie des grandes villes implique une transformation de la mobilité urbaine et l’explosion du marché des scooters et des motos 125 cm3.
Christelle Bertrand, responsable des études marketing à la Mutuelle des motards (AMDM) confirme l’émergence des « motomobilistes » qui plébiscitent le scooter pour sa praticité et sa faculté d’échapper aux bouchons.
Pour autant, le clivage entre ces « commuters » apparus depuis l’équivalence du permis B en 1996 et les motards n’est pas aussi marqué qu’on pourrait le croire puisque ces derniers recourent de plus en plus au scooter pour leurs déplacements quotidiens.