Anciennement Zip Star, Zongshen est une marque venue de Chine populaire où elle est l’un des plus importants constructeurs. Si les motos chinoises sont souvent des copies d’anciennes japonaises, plus ou moins connues en Europe, le 125 ZSR est lui totalement inédit.

Le premier détail frappant est sa ligne résolument actuelle et valorisante. D’aucuns trouveront la déco tapageuse mais elle est déjà beaucoup plus sobre que sur les ZSR commercialisés en Chine.
En passant, les ZSR titrent là-bas 157 cm3. Ce qui signifie plus de couple et de puissance. Ce qui ne change pas pour l’Europe, ce sont les commodos chromés, copies quasi conformes de ceux des motos japonaises des années 60 à 70. Et les grosses poignées à cerclage chromé, probablement standards avec celles des customs surchargés comme on les apprécie en Asie.

Peut-être kitch les commodos, mais ils commandent un équipement complet : warning, code/phare, clignotant avec rappel, appel de phare, starter au guidon, coupe contact, interrupteur de veilleuse et feux de route, démarreur, avertisseur sonore, rien ne manque.

Malgré un aspect un peu toc, le tableau de bord révèle lui aussi un luxe certain puisqu’entre le compteur (kilométrage total et journalier) et le compte tours (voyant de réserve) se trouvent un indicateur de rapport enclenché et un...voltmètre.
S’ajoutent les classiques voyants de direction droit et gauche, le neutre, le plein phare. La machine démarre aussi bien au kick qu’à l’électrique pourvu d’avoir pensé à replier la béquille latérale qui comporte un coupe contact. Viennent compléter cet équipement pléthorique, une béquille centrale et un porte paquet avec poignée de maintien passager.

Roule toujours

Bonne surprise, malgré un rapport de transmission secondaire trop long, probablement le même que sur la 157cm3, les accélérations sont franches et même assez exaltantes.

Nous sommes bien en présence d’un mono DOHC assez comparable à celui de la MZ 125 RT. La puissance du Zongshen est toutefois un peu en retrait, sans que le brio en souffre pour autant. Très agile la ZSR sait se faufiler en souplesse dans les encombrements autant que faire parler la poudre pour s’en arracher.

Le tout est de se familiariser avec la poignée de gaz à tirage long et le levier d’embrayage un peu trop progressif. Un premier galop d’essai de 250 km sur les petites routes de la vallée de la Marne nous permet de prendre la mesure des possibilités routières.
Malgré la circulation des heures de pointes Montreuil-Meaux (44 km) par la N3 ne prend que 40 mn. A peine une heure plus tard les 80 km séparant Meaux de Dormans sont avalés. Soit 112 km en 1h et 20 mn.

Malgré des suspensions archaïques, peu amorties en compression comme en détente, la tenue de route s’avère saine. Sans être pullman la selle, accueillante pour deux personnes, permet sans souffrir des étapes de plus de 250 km. Soit l’autonomie minimum du réservoir avant réserve.
Alourdie d’un bagage conséquent, la Zongshen ZSR taille maintenant l’autoroute vers la Normandie. Décidément vivace, son mono double arbre lui permet de croiser entre 95 et 135 km/h compteur.

Si la démultiplication finale trop longue essouffle parfois le cinquième et dernier rapport, la reprise efficace en quatrième ramène très vite l’aiguille du compteur entre 100 et 120 km/h. Celle du compte tour grimpe alors à la limite de la zone aux alentour de 10 000 tr/mn.
Au final nous avons parcouru 206 km en 2 heures et 20 minutes. En moyenne durant quelques 800 km d’essai, la Zongshen ZSR n’a consommé que 3,5 litre de super 95 pour 100 km. Ce qui donne une autonomie d’environ 342 km avant réserve (3l). Comme quoi il n’est pas obligatoire qu’un moteur soit glouton pour être brillant.

Caractère sportif

Enfin, nous y sommes sur ces fameuses petites routes de Suisse Normande. Montées, descentes successions de virages serrés, revêtements grumeleux.
Pourvu d’oublier le cinquième rapport, la Zongshen révèle un caractère brillant, voir carrément pousse au crime.

Côté partie-cycle, malgré sa fourche et ses amortisseurs d’un autre âge, la tenue de route reste précise. Mordant et puissant, le frein à disque avant demande une utilisation prudente car la plongée de la fourche est beaucoup trop brutale.
Sans excellence, les pneus Duro offrent un grip très correct sur le sec mais incitent à rendre la main par temps humide. Une bonne paire de Bridgestone BT 45, Metzeller ME 33/55 ou de Pirelli Sport Demon conviendrait mieux au tempérament de cette amusante machine.

Publicité
Infos en plus