Côté moteur, Kawasaki a préféré gonfler le bon vieux quatre-pattes 16 soupapes qui équipait déjà la 1100 ZZR au début des années 90. La cylindrée passe de 1052 cm3 à 1164 cm3. Les carters latéraux et le couvre-culasse bénéficient dorénavant d’une finition couleur bronze et le système d’échappement est en acier inoxydable. Le bras oscillant est renforcé, l’empattement augmente d’environ 12 mm et le débattement de la fourche est réduit de 2 mm.

Si au premier contact la Kawasaki ZRX 1200 S rassure par sa hauteur de selle, elle impressionne aussi par ses volumes. La finition d’ensemble est impeccable et le carénage bien conçu. Le guidon n’est pas très large et la position de conduite reste assez roadster avec les jambes plutôt fléchies et les bras légèrement en appui sur le guidon. Du couple à volonté, de la puissance à revendre... La force de ce moteur enchante. Sans être un modèle du genre, l’ensemble de la transmission fait preuve de douceur.

La moto est d’une maniabilité étonnante à basse vitesse. Le poids est haut placé mais l’équilibre est préservé. Et en ville la grosse Kawasaki s’en sort avec les honneurs. Sur route, cet équilibre se confirme au fil des kilomètres. Le moulin ronronne aux environs de 5 000 tr/min (130 km/h au compteur). À cette vitesse, hormis une légère poussée du vent au niveau des épaules, la protection est correcte. Meilleure en tout cas que sur ses rivales directes. Seules les vibrations moteur, perceptibles entre 5 000 et 6 000 tr/min, gâchent à la longue le plaisir de rouler. Mais c’est sur les petites routes viroleuses que la ZRX 1200 S se montre à son aise. Elle aime le tourisme sportivo-moderato. Inutile de recourir à la boîte de vitesses, en solo comme en duo, pour dépasser une voiture ou sortir d’un lacet ; en cinquième "ça passe". Découvrir le paysage et enrouler virage après virage sur le dernier rapport se fait en toute sérénité. Les enchaînements rapides tout comme les trajectoires parfaites ne sont pas sa tasse de thé. Trop lourde à balancer et à relever, elle n’est pas joueuse, plutôt tout d’un bloc ! La tenue de route, excellente sur bon revêtement, se dégrade vite quand la route n’est plus un billard et que la cadence augmente. Il faut alors impérativement, et au détriment du confort, durcir les deux amortisseurs et chercher l’accord idéal de suspension afin de garder un avant stable et précis. Le freinage quant à lui est extrêmement sûr et les deux étriers six pistons offrent un mordant remarquable sans pour autant déclencher un trop grand transfert de masses.

La Kawasaki ZRX 1200 S n’est pas une moto qui se livre au premier venu et encore moins aux débutants. Sa vraie force réside dans le moteur qui, sans être exclusif, garde un tempérament de feu. Faire de la route avec cette moto offre des sensations à tout moment, il suffit de tourner la poignée des gaz pour s’en convaincre. Mais dire que la grosse Kawa est une vraie routière, c’est aller un peu vite en besogne : elle est trop lourde, dotée d’une autonomie réduite et offre un confort limité au passager (surtout à cause de repose-pied trop hauts). Cette moto donnera surtout satisfaction en une utilisation mixte "quotidien-route" mais en effectuant des kilométrages modérés.

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