Permis à points : trop efficace ?

Dominique de Villepin présidait, le 6 juillet 2006 à Matignon, le 8e Comité interministériel de la sécurité routière (CISR). L’occasion de réaffirmer la politique du gouvernement en matière de sécurité routière. La question d’un réaménagement du permis à points a aussi été abordée.

« Les radars automatiques restent au cœur de la politique de lutte contre les accidents de la route, dont une des premières causes reste les excès de vitesse », affirme-t-on à Matignon. Donc, 2.000 appareils au total sont prévus pour 2007, soit 500 supplémentaires.

Leur installation devrait s’effectuer « en concertation avec les élus, les associations et les usagers ». Leur utilisation devrait s’étendre à d’autres infractions que la vitesse. Supposons donc qu’elle ne sera plus présentée comme la seule cause d’accidents, comme ce fut trop systématiquement le cas.

Vers une refonte du permis à points ?

Quinze ans après sa création, une évaluation de l’efficacité du permis à points va être mise en place. Elle se fera en relation avec les associations et le Conseil national de sécurité routière (CNSR). La FFMC souhaite un audit indépendant sur les résultats réels des politiques de sécurité routière.

Elle juge aussi que le permis à points, « qui n’a jamais fait l’objet d’une étude sérieuse concernant ses résultats, […] n’est plus adapté à une politique de sécurité routière qui n’a fait qu’accumuler les sanctions ».

En 2005, 33.000 personnes auraient été contrôlées sans permis. Le gouvernement propose un délai raccourci pour repasser l’examen et un permis spécifique aux professionnels.
La FFMC souligne que « tous les "sans-permis" ne sont pas des voyous ou des gangsters, mais aussi des gens dont le quotidien nécessite la conduite d’un véhicule ». Et d’ajouter que l’aménagement proposé n’a pour objectif que des résultats à court terme, occultant les dérives d’un système basé sur la répression.

G. Acerra