Internaute vend points de permis

Jusqu’alors simple arrangement au sein de la famille ou entre amis, l’endossement par un tiers de la perte de points du permis prend le statut de véritable commerce sur Internet. Il rapporte, mais peut aussi coûter cher.

À moins d’être pris à la gorge, il existe une manière légale de récupérer son capital : un stage de deux jours à 300 € pour 4 points. On ne peut en effectuer qu’une fois tous les deux ans.

Dealer de points : business à risques
Tout le monde n’a pas une grand-mère en maison de retraite à qui faire assumer la perte de points consécutive à une infraction au Code de la route. Certains ont flairé le filon pour se faire un peu d’argent de poche, en proposant en ligne leurs points moyennant des sommes parfois coquettes.

Dans la majorité des cas, le montant de la transaction varie entre 250 et 650 euros par point. Mais l’inflation gagne, comme le montre l’annonce d’un internaute orléanais, reprise dans un article du Monde : « Je vends mes points du permis voiture, je prends l’infraction à votre place, ainsi vous conservez vos points (le PV restant à votre charge). (...) 2 600 euros le point. Dans toute la France. Offre sérieuse. »

Sérieuse, mais pas sans risque. Un conducteur qui utilise les points d’un autre, vendus ou cédés, encoure une amende de 1500 euros. S’y ajoutent des poursuites pour dénonciation calomnieuse et faux, elles-mêmes punies de lourdes amendes et des peines de prison.

Justice faillible
Mais le système judiciaire a ses failles, comme l’indique un haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur. « Le problème, c’est que le contrôle de vitesse est un contentieux de masse et qu’il est impossible de lancer des enquêtes sur tous les cas suspects (…). On ne peut pas ouvrir de procédure judiciaire pour vérifier les alibis de tous les conducteurs qui se dénoncent », explique-t-il au Parisien, qui publiait une enquête sur le sujet, le 11 juillet 2007.

G. Acerra