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Conduite sans permis : le « tout-répressif » sanctionné ?

lundi 16 janvier 2006

Le bilan annuel de la délinquance a été rendu public jeudi 12 janvier. Il fait état d’une hausse spectaculaire du nombre de conducteurs contrôlés sans permis. 33.030 pour l’année 2005. Soit plus de trois fois plus qu’en 2004 (9.756) et dix fois plus qu’en 2002 (2.937).

Tout le monde s’accorde à trouver cette hausse affolante. Chacun détient une explication différente. Le Nouvel Observateur du 13 janvier cite une source policière. Celle-ci explique que ce constat est dû à « l’augmentation du nombre de personnes qui perdent leur permis » avec le développement des contrôles et des radars automatiques.

Rémy Heitz, délégué interministeriel à la Sécurité routière, dément cette affirmation et prétend que la majorité des verbalisations n’entraîne le retrait que d’un point. Il confirme cependant que c’est bien le durcissement de la politique de la Sécurité routière qui entraîne les retraits. Des propos quelque peu contradictoires.
Pour 2005, le nombre de permis invalidés devrait atteindre les 50.000 sur 30 millions de conducteurs.

Chacun son explication, chacun ses solutions

Une grande majorité des usagers de la route se servent de leur véhicule pour leur activité professionnelle. Ne serait-ce que pour se rendre sur leur lieu de travail.

Constatant cette évidence, François-Xavier Villain, député-maire UMP de Cambrai, propose une adaptation du permis à points. Il propose d’augmenter le nombre de points pour ceux qui se servent de leur véhicule pour travailler. « On ne peut pas soumettre au même régime ceux qui font 3000 km par ans et ceux qui en font 80.000 », affirmait-il sur RTL vendredi 13 janvier.

Geneviève Jurgensen, présidente de la Ligue contre la violence routière, est totalement opposée à cette proposition. Elle rappelle que celle-ci a déjà été repoussée. Qu’elle avait failli faire capoter l’instauration du permis à points en 1992. Seule solution : « réduire la vitesse, cela épargne des vies et sauve des points », déclarait-elle, toujours sur RTL. Pour cela, les sanctions automatiques semblent indispensables à ses yeux.

Si l’on considère l’idée de M. Villain, on peut comprendre qu’on y soit opposé. En effet, comment choisirait-on ceux qui bénéficieraient d’un surplus de points ? Les seuls professionnels de la route en auraient-ils le droit, ou cela concernerait-il aussi ceux qui ne font « que » se rendre à leur travail ? Difficile de trancher.

Autant on peut trouver bancale la proposition de François-Xavier Villain, autant on peut se demander pourquoi la Ligue contre la violence routière ne milite pas plus pour une meilleure formation des futurs conducteurs.

Jean-Pascal Assailly, psychologue spécialiste de la sécurité routière, penche pour la formation et l’éducation. Il considère que « quelqu’un qui conduit sans permis n’a rien à perdre et cela peut pousser à une dégradation des comportements dangereux ». Il propose de « faciliter l’accès au permis pour ceux qui ne le passent pas, en allant au delà du permis à 1 euro par jour qui ne touche pas les plus défavorisés ».

Quant à Rémy Heitz, sa solution pour éviter de trouver des conducteurs sans permis sur nos routes est simple. Il souhaite que la possibilité de confiscation du véhicule qui a servi à l’infraction soit appliquée « plus systématiquement ». Les familles qui ont peu de moyens et qui ne possèdent souvent qu’une seule voiture apprécieront.

G.Acerra

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