Bilan 2005 de la Sécurité routière : relativisons !

4975 morts sur les routes de France en 2005. Bilan définitif de la Sécurité routière annoncé par Dominique Perben, ministre des Transports, mardi 6 juin dernier. Soit une baisse de 4,9 % par rapport à 2004. Un chiffre encourageant, qui permet au gouvernement de confirmer le passage sous la barre des 5000 victimes. Mais une certaine relativisation est de mise.

Les victimes sont recencées avec l’ancien système : seuls les morts lors d’un accident, et jusqu’à six jours plus tard, sont pris en compte. La plupart des pays de l’Union européenne ont adopté un calcul plus réaliste. Il repousse le délai suivant le sinistre à 30 jours.

Avec ce moyen, enfin adopté depuis janvier 2006 en France, le chiffre s’élèverait à 5318 morts. « Ce calcul à trente jours permet d’être beaucoup plus près de la réalité », admet Pierre Gustin, délégué général de la Prévention routière, dans le Parisien du 7 juin.

En ce qui concerne la moto, le bilan de la Sécurité routière met en avant la hausse de 1,3 % du nombre des pratiquants tués. Eric Thiollier, délégué général de la FFMC, rappelle que ce chiffre est « à mesurer en perspective de la hausse du marché de la moto, qui continue de se poursuivre. Elle a atteint 30 % l’année dernière ». Mise en perspective que la Sécurité routière oublie soigneusement d’effectuer.

Le ministère des Transports se félicite de l’efficacité de l’effet des radars sur la mortalité. Or, l’augmentation de 12,7 % des tués chez les 15-17 ans relativise cette auto-félicitation.
« Cette hausse, dans une catégorie peu sujette à l’effet radar, souligne encore un peu plus les limites de ce système et les carences de l’éducation routière de cette catégorie particulièrement vulnérable », rappelle encore Eric Thiollier.
Des progrès en termes de prévention et de communication réaliste restent donc à accomplir.

G.A.