Assurance moto prohibitive au Québec

La Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) avait annoncé, en début d’année, une hausse vertigineuse du coût des primes d’assurances et du permis de conduire moto. En soi, l’annonce a suffi à faire des dégâts. Les ventes de motos chutent et les candidats au permis se font plus rares.

L’intention de la SAAQ, organisme mandaté par le gouvernement, a déjà fait réagir motards et professionnels de la moto. Le 21 mai dernier, à l’appel de la Coalition moto, une manifestation avait réuni près de 30.000 motards inquiets pour leurs droits et leur liberté.

Nous notions alors que les motards québécois étaient confrontés à des problèmes semblables à ceux de leurs homologues français. Notamment en matière de résolution des problèmes de sécurité routière. La technique diffère toutefois. En France le gouvernement joue la carte de la répression, le Québec compte sur la dissuasion. Les deux méthodes touchent au porte-monnaie. Elles fonctionnent.

Une dissuasion financière « efficace »

Ainsi, les ventes de motos neuves ont baissé en moyenne de 30 % au Québec depuis le début de l’année. Le marché de l’occasion se voit saturé et les prix des machines vendues par les particuliers diminuent considérablement.

Les inscriptions au permis suivent la même voie. « Avant, nous avions 40 élèves par semaine. Depuis l’hiver, nous avons de la difficulté à trouver 30 personnes toutes les deux semaines », déplore la copropriétaire d’une école de conduite de Montréal.

Certains gardent pourtant espoir. Ils se souviennent qu’à la fin des années 80, une hausse des tarifs de la SAAQ avait entraîné une diminution de moitié des pratiquants de moto. Tout était revenu à la normale par la suite.

Normand Noiseux, porte-parole de la Coalition moto, ne partage pas cet optimisme. « Même si les nouveaux tarifs de la SAAQ n’étaient pas aussi hauts que prévu, le mal est déjà fait », constate-t-il.

G. Acerra

(source La Presse, Québec)

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